La poésie est une maladie.
qui met parfois hors de soi,
et laisser des traces sur le papier,
elle sollicite les muscles, les tendons,
et comme le revenez-y, elle ne vous lâche pas comme ça ! à un carrefour, a des troubles de la vision et de la perception, il lui arrive de voir à la place d’une table un bout de mer, un miroir, la tristesse ou même une enclume. Pour le poète, les voyelles ont des couleurs, et le ciel pèse comme un couvercle. Selon qu’il s’appelle Guillaume Apollinaire ou Allain Leprest (avec deux ailes) le poète voit passer sous le Pont Mirabeau nos amours
ou des hydrocarbures. mais il n’a pas de travail pour autant. Pour subsister il fait la manche, ou l’océan, ou le ruisseau. Il se nourrit à la source et malgré ses dents de lait et ses griffes en coton,
mord à même le monde. de prisons dorées qu’on nomme anthologies, mais qui ne sont pas toutes l’œuvre de Georges Pompidou. La promiscuité y est douteuse
et le sale type qui monte la garde s’appelle Michard. Mais c’est une des rares maladies qui se prolonge après la mort. C’est d’ailleurs souvent après la mort qu’elle devient contagieuse. Et c’est grâce à cette hypothétique promesse de contagion, que beaucoup de gens tristement sains fréquentent les poètes morts,
dans l’espoir secret d’attraper leur maladie… dès 1966 au Théâtre des Jeunes Années, puis au Conservatoire d’Art dramatique. Jusqu’en 1989, il est professeur de mathématiques en France
et en Afrique francophone. Récemment, il écrit et interprète notamment « Délirium très mots » et « Une heure de gaité prés de chez vous » en 2007, « Sur le fil dérisoire » en 2004. Il est l’auteur de plus de 600 chroniques pour l’émission « Le Fou du Roi »
sur France Inter.
éditions Le Pré aux clercs |
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édition
printemps des poetes |
2008 |
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