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5 novembre 2014 3 05 /11 /novembre /2014 15:16

-Mon amour, ma bien aimée,
Me voici trop loin de toi,
Comment survivre éloigné
De ton coeur et de tes
bras ?
De mon coeur et de mes bras
Tiens, je l’avais oubliée
Cette lettre et qui, ma foi,
Peut me l’avoir env
oyée ?
Si tu savais quel ennui
Loin de nos jeux amoure
ux
Est-ce André ou est-ce Henri ?
Est-ce Paul aux si beaux yeux
?
Rien ne distrait la folie
Qui m’entoure mais rien ne peut
Détourner mon coeur é
pris
Oh non, ça ne peut être lui !
Mon amour, mon feu, ma joie,
Je reviendrai, sois-en sû
re
Vrai, c’est la première fois
Que je vois cette écritur
e.
Ton portrait posé sur moi,
Me protège et me rassu
re
Cette lettre entre mes doigts
Serait-elle une imposture
?
Oui, l’enfer est de ce monde
Mais le pire est de compter
Ces heures, ces jours, ces secondes
Qui nous tiennent s
éparés
J’ai beau chercher dans la ronde
De mes amoureux passés
Dans quelle amnésie profonde
Cet amant-là s’es
t noyé
Mon amour, ma toute belle,
Je t’aime et je t’aime ta
nt
Il n’y a rien d’éternel,
Rien qui ne résiste au tem
ps
Un baiser sur ta prunelle,
Sur ta bouche tout auta
nt
Rien qui ne résiste au temps
Et la mémoire est cruel
le
Mais adieu ma vie, mon coeur,
Il faut bien que je m’en aille
On m’appelle, il est six heures
A demain, vaille que vaille !
A moins que ton artilleur
N’ait pour seules funérailles
Que les tranchées et la peur,
Le vacarme e
t la mitraille
Sur ces pages abîmées
Il manque une ultime morsure,
La certitude affirmée
D’une simple sig
nature
Mon amour, si d’aventure
Au front je devais tomber,
Je voudrais que tu me jures
De ne jamais m’o
ublier

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commentaires

J
ah la cruelle réalité !
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